Le topinambour bio … un produit de niche avec un sacré caractère - Tschachtli BioGemüsebau, Chiètres

De g. à dr.: Christoph Köhli, Martin Tschachtli, Denise Tschachtli, Andreas Tschachtli

L’exploitation Martin Tschachtli BioGemüsebau et la maison de Denise et Martin Tschachtli se situent au Wolfberg 1 et surplombent légèrement le village de Chiètres. Voilà bien 100 ans que les Tschachtli sont agriculteurs à Chiètres. Le père, Kurt Tschachtli, qui représente la 3e génération et qui est aujourd’hui âgé de 86 ans, était avant tout éleveur et en second lieu, maraîcher. C’est également lui qui en 1991 a pris la décision de transférer la ferme familiale depuis le cœur du village dans ce nouveau bâtiment situé à proximité des champs. Et c’est encore lui qui est toujours prêt à donner un coup de main dès qu’il s’agit de livrer ce qui vient d’être récolté ou de préparer le déjeuner.

Martin Tschachtli (56 ans) a appris le métier de maraîcher et a repris l’exploitation agricole dirigée selon les principes de l’agriculture conventionnelle avec son frère Andreas en 2000. Ce dernier est mécanicien de formation et avait suivi sa propre voie pendant quelques années. Depuis 2014, ce membre de la 4e génération des Tschachtli est de retour au sein de l’entreprise familiale. En s’appuyant sur sa formation de commerciale, Denise Tschachtli gère toutes les tâches administratives tout en poursuivant une autre activité. Entre 2011 et 2013, l’entreprise a rejoint une communauté d’exploitation avec des producteurs bio : ces quelques années d’apprentissage très fructueuses l’a conforté dans sa décision de se convertir aux principes de l’agriculture biologique. Depuis 2013, Martin Tschachtli est certifié producteur Bourgeon selon le cahier de charges de Bio Suisse, il s’est installé en tant que producteur bio indépendant en 2014. Martin gère l’exploitation, son frère Andreas est son bras droit et s’occupe des véhicules et des machines. C’est également lui qui est responsable de l’entretien des cultures et des récoltes. Son beau-frère Christoph Köhli assure la suppléance de la vente en l'absence du chef d'exploitation et encadre les trois autres collaborateurs. La production est écoulée à 95 % par Terraviva.

L’équipe est renforcée par un ouvrier portugais employé à l'année et deux saisonniers polonais qui travaillent dans les champs. Et qu’en est-il de la 5e génération ? Alors que Céline (23 ans), la fille de Martin et Denise, travaille dans le secteur de la santé, Joël (28 ans), le fils, s'intéresse vivement à la culture maraîchère. Il a fait un apprentissage de mécanicien, a travaillé quelques années et complète maintenant ses connaissances et son savoir-faire par un apprentissage de trois ans comme maraîcher bio chez Rathgeb Bio à Unterstammheim, dans le canton de Zurich. Il sera donc fin prêt lorsque Martin prendra - officiellement - sa retraite dans quelques années.

Mais nous n’en sommes pas encore là

Sur les 25 hectares de surface agricole utile, la famille en exploite chaque année 18 à 19 hectares. Elle a opté pour le principe éprouvé de la rotation des cultures : il n'y a jamais deux plantes de la même famille qui se succèdent. Elle cultive notamment des produits lourds comme les pommes de terre, les céleris-raves, les oignons, les carottes, les courges, les choux-fleurs et les topinambours.

Pommes de terre : en l’occurrence, Martin Tschachtli BioGemüse mise surtout sur les variétés précoces qui sont recouvertes d'un non-tissé après la plantation ce qui favorise la croissance et protège du froid. Pendant la croissance des pommes de terre, les parcelles sont encore une fois travaillées mécaniquement environ deux fois, c'est-à-dire avec la herse-étrille et la butteuse dans le but de désherber au maximum. Ensuite, les buttes de terre sont à nouveau formées à l'aide de la butteuse. Cette « action perturbatrice » est très bénéfique pour les pommes de terre, car chaque sarclage libère environ 2 % de l'azote présent dans le sol.

Les carottes : sur ses champs bio, la famille Tschachtli fait pousser des carottes classiques pour la récolte des primeurs et les légumes de garde à partir de la mi-octobre environ. Martin Tschachtli est particulièrement friand des succulentes carottes d'automne bio.

Oignons : les oignons d'hiver semés à partir de fin août de l'année précédente sont vendus en bottes fraîches à partir d'avril/mai. Les oignons récoltés à la fin de l'été ou en automne peuvent être stockés pendant l'hiver.

Les céleris-raves

Les courges (Muscat et Knirps), mais aussi les choux, les choux chinois et les topinambours, anciens légumes-racines qui se font rares aujourd'hui, assurent une grande diversité, le tout bien sûr en qualité bio. Même si le topinambour bio est un produit de niche, comme l’explique Martin Tschachtli, avec la redécouverte d'anciennes variétés, il se profile un retour dans nos assiettes. Ce légume-racine est l’apanage de quelques maraîchers seulement. Il est généralement considéré comme un substitut de la pomme de terre, mais les tubercules allongés ont-ils le même goût ? « La saveur est presque sucrée avec une pointe de noisette, et la consistance est légèrement plus fibreuse. Et ils sont plus difficiles à nettoyer et à préparer, ce qui explique sans doute pourquoi ils sont momentanément tombés dans l'oubli », explique Christoph Köhli. Le cuisinier de formation sait bien sûr comment les préparer. Les possibilités sont innombrables, il confectionne parfois une purée, mais les aime aussi frites sous forme de chips, qu'il ajoute à la salade à la manière d'amandes effilées. Et contrairement à la pomme de terre, le topinambour peut être consommé cru.

Le topinambour bio … un produit de niche avec un sacré caractère

Début octobre, les spécimens atteignent jusqu'à 3,5 mètres de haut avec des tiges robustes couronnées par de rayonnantes fleurs jaune vif. Ce n'est pas un hasard si cette plante rappelle le tournesol, puisqu'elle appartient au même genre. Les tubercules sont prêts à être récoltés à partir de la mi-octobre environ, mais le sol est actuellement trop humide pour que les machines puissent y circuler. De toute façon, la récolte est un véritable tour de force, surtout pour les machines. Les tiges sont dures et épaisses, elles sont serrées les unes contre les autres et usent la machine de récolte en très peu de temps. La récolte demande également beaucoup de temps : alors que la récolte des pommes de terre peut se faire à une vitesse de 3-4 km/h, celle des topinambours se fait à 0,5 km/h.

Martin et Andreas Tschachtli vérifient manuellement l'état des tubercules dans les buttes. Tout semble en ordre : la qualité, la taille et les quantités devraient être correctes. La situation est toute autre pour les oignons, où le temps humide a fait fondre la récolte d'environ 85 % en 2024. Les courges n’ont pas été épargnées non plus : trop d'eau, une averse de grêle destructrice en juillet et des corbeaux particulièrement voraces...

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