Equilibre entre agriculture et haute école - Andreas Scheurer

Andreas Scheurer avec sa compagne Anja Maurer

Andreas Scheurer a toujours su qu’il reprendrait un jour la ferme de ses parents. Après avoir effectué un apprentissage en agriculture, il a poursuivi par des études d’ingénieur agronome. En 2010, il a officiellement repris l’exploitation et l’a convertie aux méthodes du Bourgeon Bio tout en étendant la production à la culture maraîchère. Aujourd’hui, Andreas exploite une surface de 18,7 hectares avec la participation toujours très active de son père, Hansruedi. Par ailleurs, Andreas occupe un poste à temps partiel (60 %) de collaborateur scientifique en alimentation animale à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) à Zollikofen.

Andreas est épaulé par sa compagne Anja, qui passe une bonne partie de son temps libre à la ferme. Elle travaille en qualité de collaboratrice scientifique à la Direction de l’économie, de l’énergie et de l’environnement du canton de Berne qui est responsable des problématiques de l’agriculture. Pour Anja, combiner théorie et pratique est une expérience très probante.

En circuit fermé

Au cœur de la ferme bio Scheurer se trouve une petite douzaine de vaches allaitantes qui permettent à Andreas d’assurer une exploitation en circuit fermé. En effet, de l’herbe est cultivée pendant la rotation des cultures, ce qui profite autant au sol qu’aux vaches qui bénéficient ainsi de fourrage. Outre la viande, les vaches produisent également du fumier et du lisier qui peuvent servir d’engrais pour les grandes cultures et les cultures maraîchères. « Très savoureuse, la viande est produite selon les principes du développement durable. Les conditions de vie de notre troupeau de vaches sont les plus proches possibles de la nature : pâturage en été et stabulation libre en hiver, exclusivement de l’herbe en fourrage, pas d’aliments concentrés, les veaux ne sont pas séparés de leur mère et ne subissent pas le stress du transfert à l’abattoir puisqu’ils sont abattus sur place », souligne Andreas.

Outre les deux années de prairies artificielles, la rotation culturale comprend du blé, du soja, de l’épeautre, des carottes et du millet doré. L’objectif d’Andreas consiste à produire sur ses champs la plus grande variété possible pour l’alimentation humaine. Autrefois, l’exploitation cultivait également du maïs-grain destiné à l’alimentation animale. Cette céréale présente de nombreux avantages : elle est relativement facile à cultiver, génère des rendements élevés et résiste très bien à la sécheresse, un aspect à l’importance grandissante. D’un autre côté, cette culture nécessite beaucoup d’éléments nutritifs et est destinée à l’alimentation animale. Aujourd’hui, Andreas a décidé de se tourner vers la production de millet qu’il considère comme une bonne alternative au maïs.

Le bio : pourquoi ?

« Je prends grand plaisir à proposer des produits qui sont demandés. Par ailleurs, différentes considérations entrent en ligne de compte pour la culture biologique et il faut parfois trouver des solutions créatives. Pour préserver la nature et la santé des surfaces agricoles notamment pour les générations futures, nos actes doivent intégrer les trois dimensions du développement durable », explique Andreas.

Canaux de commercialisation

Les carottes d’Andreas sont confiées en exclusivité à l’organisation de producteurs Terraviva ag. Les céréales sont transformées par le moulin Rytz et le millet est livré à la coopérative biofarm. La viande est commercialisée en direct. Or, dans cette approche, il n’est pas toujours simple et possible de connaître les besoins des clients et d’y adapter l’offre. Souvent, la taille des viandes emballées est problématique, même si l’expérience d’Andreas est fondamentalement positive. « Nos clientes et clients apprécient de savoir que les animaux sont bien traités ».

Défis et protection de l’environnement

Les exploitations agricoles sont confrontées à de nombreux défis. « Les mauvaises herbes représentent toujours un problème. L’autre difficulté réside dans les investissements requis par les innovations. Est-ce que cela vaut la peine d’innover et quel est l’investissement le plus judicieux ? » se demande Andreas. Les conséquences du changement climatique et les adaptations correspondantes préoccupent également l’exploitant agricole.

Faire avancer les choses ensemble

Avec le projet et la marque PASSION SEELAND bio:logique Andreas souhaite faire bouger les choses en concertation avec les autres productrices et producteurs.
Il est important que les consommateurs.trices obtiennent des informations de fonds et un aperçu de la culture et de la production de légumes bio dans la région du Seeland par le biais d’activités diverses telles que des événements. Cela accroît la sensibilisation aux légumes bio durables et l’attachement à cette région » estime Andreas