Kuno Werro a repris l’exploitation agricole paternelle à Düdingen en 2001. Alors qu’il était maçon de profession, il s’est décidé à suivre un apprentissage en agriculture pour mieux répondre aux demandes de sa nouvelle activité. Alors que le père était spécialisé dans l’engraissement de bovins, la deuxième génération Werro est passée à la culture biologique des semences et des grandes cultures et à la culture maraîchère en donnant la priorité aux asperges et aux fraises. Aujourd’hui, ils exploitent 25 hectares de surface agricole utile, dont 8 hectares sont consacrés à la culture maraîchère bio. En parallèle, ils exploitent de grandes cultures, notamment pour la sélection de semences à céréales, produisent des œufs bio et engraissent des poulets à chair. En saison, la ferme bio Werro emploie 10 à 15 saisonniers expérimentés.
Pourquoi avoir fait le choix du bio ? « Autrefois, les produits bio étaient davantage valorisés et affichaient des niveaux de prix bien plus élevés. Surtout qu’à cette époque, les pesticides étaient largement répandus dans la culture conventionnelle ! Nous nous sommes donc tout naturellement tournés vers les méthodes bio qui constituaient une évidence pour pratiquer une culture maraîchère durable et proche de la nature », selon Kuno.
Commercialisation
La famille Werro commercialise ses produits directement à une clientèle composée de restaurateurs, de marchands ambulants maraîchers et de particuliers. Il existe également une boutique à la ferme.
« Préserver le sol et le transmettre en bonne santé à la génération suivante, voilà l’un des principes fondamentaux de la culture bio. C’est notre mission »
Les défis
Les principaux défis auxquels la famille Werro est confrontée sont la météo, les maladies, les mauvaises herbes et les nuisibles. C’est ainsi qu’une espèce d’insecte spécifique infeste les asperges. Pour lutter contre ces nuisibles, des pièges sont installés dans les champs avec des bandes adhésives, un peu à la manière des anti-mouches. Par ailleurs, l’exploitation est également la cible d’un certain nombre d’animaux sauvages : les renards volent des poules et les chevreuils grignotent les feuilles des fraisiers. « La faune sauvage a proliféré ces dernières années et elle a appris à faire son marché chez nous ; or, les remèdes sont difficiles à mettre en place. Dans les champs, nous avons installé des récipients qui diffusent des essences d’ail et d’oignon qui sont des répulsifs pour les chevreuils », affirme Carmen.
Le désherbage se fait à la main car les produits chimico-synthétiques employés dans la culture traditionnelle ne sont pas autorisés dans la culture biologique. Par ailleurs, le rendement y est généralement inférieur d’un tiers. « Préserver le sol et le transmettre en bonne santé à la génération suivante, voilà l’un des principes fondamentaux de la culture bio. C’est notre mission » , explique Kuno.
Les asperges récoltées cette année ont été plantées en 2012. Dès 2014, une première récolte partielle a pu être réalisée, et deux ans plus tard, une récolte complète. Voilà donc maintenant 10 à 12 ans que ces plants portent des fruits. La saison des asperges, est très courte, de mi-avril au 24 juin. Lorsqu’elle est terminée, le plant d’asperge s’élance jusqu’à 1,5 mètre de hauteur avant d’être coupé avec une fraiseuse au mois de décembre
On peut les regarder pousser à l’œil nu : lorsque les conditions thermiques sont réunies, les asperges poussent d’environ 1,5 cm par heure.
Vert et blanc – où se situe la différence ?
C’est bel et bien la même plante qui peut produire des variétés blanches ou vertes. Les asperges blanches le restent, car elles sont recouvertes de buttes de terre (billons) et d’une toile épaisse pour les protéger des rayons du soleil. Les asperges vertes, quant à elles, poussent hors de la terre et passent au vert au contact de la lumière. Ces dernières présentent d’ailleurs une teneur en nutriments plus élevée que les variantes blanches. La technique de récolte diffère également. En effet, les asperges blanches sont prélevées par torsion dans les billons tandis que les vertes sont coupées. La famille Werro fait partie des deux exploitations qui produisent des asperges bio dans le Seeland. Carmen précise qu’elle ne sait pas pourquoi les asperges blanches sont plus épaisses et explique quelle couleur est plus populaire auprès de la population suisse.
En discussion avec Carmen et Kuno Werro
Qui exploitent conjointement la ferme bio des Werro. Ils ont deux enfants, Léa 14 ans et Mike 12 ans.
Carmen und Kuno Werro
Inhaber Werro's Biohof
